Histoire

La Commune tire son nom de Vescovato, « évêché » en italien.

C’est aux environs de 1269 que l’évêque de Mariana, Opizo Pernice, qui avait établi une résidence à l’endroit appelé Cortecato, promontoire où se situe l’église romane de San Michele, lors d’une chasse aux oiseaux, découvre sur une colline  » une source très fraîche » . Le site lui paraît si beau qu’il décide d’y faire bâtir sa demeure et nomme le lieu Belfiorito.

Puis, au fil du temps, avec l’habitude de dire que l’on monte en visite chez l’évêque : « Al Vesco vado » ( traduction : je vais voir l’évêque), le village de Belfiorito finit par prendre le nom de VESCOVATO.

Fondateur du nouveau village, l’évêque y fit élever pour sa sécurité un château appelé « Bel fiurito » sur l’avancée rocheuse où se trouve aujourd’hui l’église paroissiale de San Martinu.

Les habitants des communautés voisines de San Michele et San Mamiliano s’installèrent alors à Vescovato, qui comptera vers 1440, près de 200 feux, soit environ 900 habitants. Ce sont eux qui repousseront deux incursions barbaresques en 1560 (« All’armi, All’Armi/ la campana sona/i Turchi son sbarcati/Alla marina »).

Au cours de sa riche histoire, Vescovato a du faire face au fléau de la Peste (1528-1530) puis à une terrible famine (1582-1584) qui portèrent un coup sévère à la prospérité du village.

 

Entre temps, le siège épiscopal avait été transféré de Vescovato à Bastia, en l’église cathédrale de Sainte Marie (1570).

Le couvent de Capucini, devrait indirectement sa construction (1593) au dit transfert. Il y accueillera des moines du Couvent de Venzolasca.

Mathieu de Buttafoco, futur Comte et Maréchal de camp aux armées du Roi, naît en 1731 à Vescovato. Il entretiendra une riche correspondance avec le philosophe Jean-Jacques ROUSSEAU, en vue de l’élaboration d’une constitution de la Corse (1764-1765).

En 1752, naîtra Luce de Casabianca qui deviendra Comte Amiral et périra héroïquement avec son fils Giocante à la bataille navale d’Aboukir en Egypte (1798) à bord du vaisseau « L’Orient ».

Lors d’une consulte qui se tent en 1761 à Vescovato, Pascal Paoli, Général de la Nation, décida de faire frapper une monnaie nationale corse.

L’été 1768, le Comte de Marbeuf, commandant en chef des troupes du Roi de France dans l’île, séjourne à Vescovato. Sa femme fait aménager le captage de la fontaine de la Ghjuvanetta. On y joue pour le couple la « moresca » devant plus de 2000 personnes.

Mirabeau, lors de sa courte carrière militaire séjourna quelques temps à Vescovato (1770). Il y entreprit la rédaction d’une histoire de la Corse dont le manuscrit, inachevé, fut détruit par son père.

En 1790, le couvent di Capucini est abandonné par ses moines à la suite de la dissolution des ordres religieux prononcée par la Constituante.

Vescovato est rattaché administrativement au département du Golo en 1793.

C’est le 25 août 1815, au lendemain de la défaite de Waterloo, que Joachim Murat, Roi de Naples et des deux Siciles, se réfugia à Vescovato chez le Général Franceschetti, son aide de camp. La communauté villageoise le protégera contre les royalistes.

A son départ, à la mi-septembre, pour une hypothétique reconquête du Royaume de Naples, Murat saluera le courage et l’hospitalité des vescovatais, dont il vouera une éternelle reconnaissance.

Le XIXème siècle marquera l’essor de Vescovato, devenu en 1886, le chef lieu du canton, avec une population de 1684 habitants.

La modernisation du village passe par la construction des égouts en 1880.

Vingt ans plus tard, une épidémie de croup emportera 60 enfants de la commune.

Durant la première guerre mondiale (1914-1918), 117 vescovatais tomberont aux champs d’honneur. Le conflit de 1939-1945 entraînera la disparition de 31 personnes civiles et militaires. Les guerres d’Indochine et d’Algérie emporteront 5 enfants de Vescovato.